jeudi 24 mars 2016

Asia Trauma

Keiichi Tanaami

Surtout connu comme étant un des principaux artistes pop japonais, Keiichi Tanaami débuta sa carrière artistique au début des années 60. Un voyage à New York lui permet de découvrir le travail d’Andy Warhol, qui devient pour lui un modèle dans sa façon d’intégrer les icônes contemporaines dans une forme d’art total et pluridisciplinaire. 
Dès la fin des années 60 il réalise des courts métrages d’animation expérimentaux.
Il devient l’un des créateurs les plus en vue du mouvement psychédélique, en signant notamment des pochettes de disques pour des groupes tels que les Monkees et Jefferson Airplane. En 1975, il est promu art director de l’édition japonaise du magazine Play Boy. Novateur, audacieux, provocateur, son travail lui attire les foudres de la censure dans son propre pays.
En 1981, il tombe gravement malade et son oeuvre prend une nouvelle dimension, marquée par la mort et les hallucinations. Extraordinairement prolifique, il continue inlassablement à décliner ses obsessions sous de multiples formes.
A partir de 1991, il enseigne au sein de l’université d’art de design de Kyoto. Toujours avant-gardiste, il influence les scènes artistiques émergentes et notamment le mouvement Heta Uma.
































Heta Uma

Ce terme signifierait littéralement « Bien mal dessiné ». Il s’agit d’un courant artistique japonais né dans les années 70, aux confluents du manga, de l’art contemporain et de l’underground, sorte de « réponse délirante et énergique à un monde trop policé », comme l’indique le peintre Hervé Di Rosa, fondateur du MAM (Musée des Arts Modestes) de Sète et promoteur du Heta Uma en France.
Toujours vivace aujourd’hui, il fédère les artistes de trois générations, en rébellion contre une société japonaise techno-économique hyper-normée.
Le jeune Tetsunori Tawaraya (né en 1980) est un des dessinateurs actuels les plus représentatifs du nouveau souffle de cette scène artistique qui n’est pas sans rappeler le mouvement punk tel qu’il apparut en Angleterre à la fin des années 70. On y retrouve le même esprit DIY, et iconoclaste, le refus des contraintes commerciales, les fanzines fabriqués à la main.













Suehiro Maruo

Né en 1956, ce maître du manga horrifique, plus spécifiquement érotico-grotesque(ou Ero Guro) , est une autre influence du courant Heta Uma. 
Artiste reconnu au Japon, il exerce également ses talents pour des pochettes de disques, couvertures de livres et de magazines, affiches de concerts. 
Son univers principalement peuplé d’érotisme morbide, de freaks, de tortures et de meurtres questionne notre fascination pour le macabre.
Maruo se montre influencé à la fois par les estampes japonaises traditionnelles, et différents artistes occidentaux : expressionnisme allemand, surréalisme, cinéma de Luis Bunuel (“Un chien andalou”) et de Tod Browning (“Freaks”). 

















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